Ma soeur chinoise 1994, 95 minutes

Scénario, réalisation et montage : Alain Mazars
Produit par Martine et Antoine de Clermont-Tonnerre.
Avec Alain Bashung, Ru Ping, Jean-François Balmer, Laure de Clermont
Image : Jacques Bouquin
Son: Jean-Claude Brisson
Musique : Olivier Hutman
Prix VILLA MEDICIS HORS LES MURS du Ministère des Affaires Etrangères,
Sortie en salles en France en novembre 1994.
Sélectionné aux festivals de Cannes (Acid), Varsovie, Tübingen, Budapest, Aix-En-Provence, Chambéry, Saint Malo, Gardanne, Chalon-sur-Saone…
Diffusé sur Canal plus et à l'étranger.
Musique : Olivier Hutman

Synopsis

En 1977, un an après la mort de Mao, un français (Bashung) revient en Chine comme instituteur avec sa fille. Il outrepasse vite l'interdiction d'entrer en contact avec les chinois et se voit entrainé dans de mystérieux rendez-vous au "Pavillon Rouge". MA SOEUR CHINOISE est un film sur la mystification du réel et les faux-semblants.

PREMIERE. Novembre 1994.

... L'idée de la Chine est une fusée à étages. Idée très idéale des maos de 68, rattrapée par les lustres du DERNIER EMPEREUR de Bertolucci en 87, puis par la palme d'or d'ADIEU MA CONCUBINE en 93. Mais chaque étage de la fusée retombe après coup dans un pieux silence, une ignorance qui n'a d'égal que l'exotisme dont elle est faite. Alain Mazars, au contraire, maintient avec la Chine un compagnonnage de quinze ans, en plusieurs films et allers-retours. Cette demi-soeur chinoise qu'il donne à une petite française est une manière d'entrer en famille (mais poas en familiarité) avec ce pays déroutant où les étrangers sont consignés dans "une maison des étrangers". Mazars en tire un regard lucide et complexe, à hauteur d'homme et d(enfance (l'emploi judicieux de panoramiques horizontaux en atteste). Deux mondes s'affrontent ou se mêlent le monde traditionnel des postures du théâtre et celui des costumes bleus réglementaires, celui du rêve et de la réalité, celui de l'enfance et de l'âge adulte.
Bashung devient ici, physiquement, chinois au long du film. Devient fou aussi. Comme quelqu'un qui cherche une cohèrence de plus en plus impossible. car le film tourne autour de la question posée par tous les contes: "peut-on agir comme un adulte et voir les choses avec les yeux d'un enfant ?" Avec un Jean François Balmer en obsédé hirsute qui veut fuir la Chine à tout prix, avec deux jeunes (et très belles) actrices chinoises et surtout avec une réalisation très maîtrisée, quasi chorégraphique, Alain Mazars mérite mieux qu'un succès de curiosité... il mérite d'être reconnu comme seul cinéaste occidental à être vraiment entré dans "l'idée de la Chine". Amoureusement, et sans concession...  Jean-Jacques Bernard

POSITIF. Décembre 1994.

Ceux qui ont découvert Alain Mazars avec son magnifique PRINTEMPS PERDU seront peut-être déconcertés par MA SOEUR CHINOISE. Cette espèce de limpidité qui illuminait tout le film, cette façon tranquille d'aborder la narration, cette manière imperturbable de faire fi de tous les codes et clichés du cinéma français ambiant, cette imprégnation, enfin, sans afféterie mais tellement tangible et réelle d'une culture aussi étrangère qu'étrange, qui dépassait les frontières de la Chine pour aborder aux confins (avec ce que cela implique d'impalpable, d'impénétrable pour un occidental) de la sensibilité et de la mentalité orientales, méritait que POSITIF marquât l'évènement et saluât la naissance d'un nouvel et véritable auteur.
Qu'il nous déroute volontairement aujourd'hui doit être considéré comme la preuve d'un potentiel à la richesse extrême que le cinéaste n'hésite pas à mettre à l'épreuve. Je reviendrai plus loin sur l'expérimentation - et l'audace - dans MA SOEUR CHINOISE. Le cinéaste a opté ici pour une certaine linéarité dramaturgique pour la démultiplier: les histoires s'entremêlent jusqu'au suprême, laissant planer un doute.
Univers romanesque que celui de MA SOEUR CHINOISE. A un premier niveau : celui du monde réaliste des coopérants en Chine d'après la mort de Mao... Mais aussi univers d'un conte de fées : Blanche franchit son miroir pour entrer, avec l'inconscience de ses dix ans, dans un autre monde, un monde où les morts communiquent avec les vivants, où les fantômes ne sont pas des revenants mais des "étants". Combien de fois, sous combien de formes, la primauté de l'intelligence et de la sensibilité enfantine est-elle affirmée dans le film ? Mazars rejette viscéralement tout ce qui "adulte" pour en appeler à une appréhension du visible et de l'invisible qui ne soit gouvernée par aucune "rationalité". Imparables, surgissent alors les niveaux du rêve et de l'irréel.... Dans ce film, Bashung, habité et "halluciné", incarnant un homme trop humain, écrasant l'ordinaire, est tout simplement formidable.  François Ramasse

TELERAMA. 9 novembre 1994.

... la pudeur et la délicatesse extrêmes d'un réalisateur qui poursuit une oeuvre exigeante et originale. Bernard Génin

LE MONDE. 9 novembre 1994.

.. Alain Mazars connaît bien la Chine... un magicien... envoûtant. Jean-Michel Frodon

TELE K7. 12 novembre 1994.

... Servi par l'interprétation fort juste d'Alain Bashung, un univers poétique et magique d'une grande sensibilité. A découvrir. Estelle Ruet

L'ANNEE DU CINEMA. 1995.

"... images sublimes pour un film résolument étrange et poétique. 

LA CROIX. 16 novembre 1994.

... une démarche toujours restée hautement singulière... Une écriture très personnelle et puissamment poétique. 

LE NOUVEL OBSERVATEUR. 9 novembre 1994.

... une atmosphère onirique dans des images qui rappellent la peinture chinoise 

France SOIR.

... Mazars connaît la Chine et la montre bien. Bashung est parfait. 

TELE 7 JOURS. 9 novembre 1994.

.. le charme subtile de ce film personnel, romanesque, témoigne d'une familiarité avec la culture chinoise... Remarquable Jean françois Balmer 

FRANCE INTER. 9 novembre 1994.

... un film que j'aime beaucoup. José Arthur

CANARD ENCHAINE. 16 novembre 1994.

... ce film a son charme. 

LE FIGARO.

... errance en forme de rêve éveillé. Un film à voir 

TELECABLE.

... un film aux images superbes et au climat poétique envoûtant 

EUROPE 1. 5 novembre 1994... un très beau film..

Rémo Forlani